Medam est une base de données du programme de surveillance de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) pour la Méditerranée, volet "Habitats benthiques et intégrité des fonds marins".
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Le site Medam a été intégré dans l'atlas Européen des mers de la commission Européenne.
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La base de données MEDAM.org est mise à jour régulièrement.
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MEDAM est le pendant de MEDAMP, l'observatoire sur la protection de la biodiversité : www.medamp.org
Toute citation ou utilisation d'éléments de ce système de gestion de données devra être mentionné ainsi "MEDAM Université Côte d'Azur CNRS ECOSEAS"

Une évaluation des impacts innovante

L’aménagement du littoral est le plus souvent évalué de façon subjective par la considération de l’intégration paysagère des ouvrages et de façon pragmatique lorsqu’on met en avant les retombées économiques induites. Il convenait d’apporter une autre évaluation : celle des impacts sur les écosystèmes littoraux causés directement par les aménagements gagnés sur la mer.

L’emprise des ouvrages gagnés sur la mer, comparée aux surfaces et linéaires initiaux, permet de donner des évaluations quantitatives fiables

  • du principal impact écologique par recouvrement ou endigage entraînant une destruction irréversible des petits fonds concernés,
  • de l’impact paysager en considérant le taux de littoral artificialisé. Vu de la mer ou de terre, ce littoral a un aspect d’amoncellement de blocs rocheux, de tétrapodes en béton enchevêtrés ou de digues verticales en béton.


Cette démarche a été initiée dans les années 1970, mais avec des techniques de calculs manuels difficilement incrémentables. Des évaluations avaient ainsi été publiées concernant les Alpes-Maritimes (Meinesz, 1976 ; Meinesz et Lefevre, 1978), le Var (Meinesz et al. 1981), les Bouches-du-Rhône (Meinesz et al. 1982) et la Corse (Meinesz et al. 1980) avec des synthèses concernant la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Meinesz et al. 1990 et 1993). C’est donc une actualisation de ces données qui est présentée, élargie à l’ensemble des côtes françaises de la Méditerranée, incluant les rivages de l’étang de Berre et de la Principauté de Monaco.

Un nouveau système de recueil des données a été appliqué en utilisant un Système d’Informations Géographiques (SIG) couplé à un traitement informatique des données permettant un accès en ligne (Internet) aux données produites.

Cette base de données désignée par MEDAM (Meinesz et al. 2006) a été sans cesse incrémentée (nouveaux ouvrages répertoriés) et améliorée au fil du temps (Meinesz et al. 2010) par :

  • une banque iconographique de photos des ouvrages ou du littoral avant les constructions,
  • un aspect historique des constructions gagnées sur la mer (permettant de proposer des histogrammes d’évolution des impacts,
  • un meilleur accès aux données en ligne sur le nouveau site : la base de données exploite désormais des technologies opensource (PHP/MySQL) permettant une plus grande souplesse d'utilisation et assurant la sécurité des données originales,
  • une meilleure présentation cartographique en donnant pour fond de carte la base Geoportail de l'IGN.
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Impact écologique

Surface couverte

Les surfaces couvertes sont les parties devenues exondées (émergées). C’est l’emprise directe des ouvrages sur les fonds marins. Les habitats sous-marins couverts sont ainsi détruits irréversiblement. La délimitation à terre de la surface couverte est effectuée au niveau du trait de côte initial (naturel). Il convient de préciser que nous n’avons pas tenu compte des surfaces immergées des constructions et des appontements sur pilotis.

inventaire surf tot gagnee mer 01 inventaire surf tot gagnee mer 02


En orange des surfaces couvertes (ce qui est devenu terrestre). Exemples : à gauche : ports de Vallauris-Golfe-Juan ; à droite plages alvéolaires de La Rague à Mandelieu-la-Napoule.


Surface du plan d’eau

Le plan d’eau correspond à la surface d’eau confinée par l’ouvrage (port, port-abri, plage alvéolaire). La délimitation du plan d’eau s’effectue (i) côté mer, par les extrémités des digues (ii) côté terre, par le contour intérieur des digues, quais ou enrochements. Le confinement de cette masse d’eau bouleverse irréversiblement les écosystèmes endigués. Le plan d’eau, notamment pour les ports, est le réceptacle de nombreuses pollutions telles que les métaux-lourds (provenant des peintures anti-salissures des bateaux), les hydrocarbures, macro-déchets et substances organiques diverses (provenant des eaux usées des bateaux habités). Considérant que les écosystèmes situés initialement sur ces surfaces sont définitivement enclavées par les ouvrages et ont été détruits ou bouleversés irréversiblement, ces surfaces rentrent en compte dans les taux d’impact écologique.

inventaire surf tot gagnee mer 01 inventaire surf tot gagnee mer 02


En bleu des surfaces endiguées. Exemples : à gauche : ports de Vallauris-Golfe Juan ; à droite plages alvéolaires de La Rague à Mandelieu -La -Napoule.

 

Surface gagnée sur la mer

C’est l’addition des surfaces couvertes et des plans d’eau endigués.

 

Coupe transversale d'un port montrant la surface gagnée (les surfaces couvertes + surfaces de plan d’eau endigué)

Coupe transversale d'un port montrant la surface gagnée (les surfaces couvertes + surfaces de plan d’eau endigué)

 

Cas particuliers

Plans d’eaux creusés sur terre
. Lorsqu’un aménagement a été construit en creusant une partie du plan d’eau sur la terre, nous avons dissocié la surface en ‘Plan d’eau creusé’ et ‘Plan d’eau endigué’ ; seul le plan d’eau endigué à été considéré pour les calculs de taux d’impact écologique.

Accumulations de sédiments induits par un ouvrage
. Il s’agit de la surface représentant la partie émergée des sédiments accumulés contre un ouvrage par modification des courants et de l’hydrodynamisme local. Ces surfaces ne sont pas prises en compte dans l’évaluation des impacts car il s’agit de sédiments mobiles pouvant provenir de l’érosion d’une autre portion de côte (où le domaine marin s’est étendu).

 

 Exemple d’accumulation de sédiments contre un port.
Exemple d’accumulation de sédiments contre un port.

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Impact paysager

L'impact paysager est un impact aisé à évaluer de façon pragmatique en calculant le taux d'artificialisation du littoral.

Il faut d'abord bien déterminer le tracé du trait de côte du littoral initial : celui de la côte autrefois naturelle avant toute construction sur la mer. Ce trait de côte est mesuré sur des cartes au 1/10 000e pour tous les découpages administratifs.

Il faut ensuite déterminer le tracé du trait de côte du littoral initial qui a été artificialisé (un port, un terre plein, un épi a été construit devant en mer...). Ce tracé n'est pas celui des contours de l'aménagement : c'est celui de la côte naturelle qui a été artificialisée. Un taux d'occupation du littoral peut être ainsi calculé avec précision pour le littoral d'une commune, d'un département, d'une région, d'une masse d'eau DCE ou de la totalité des côtes françaises de la Méditerranée : c'est le pourcentage linéaire de côte artificielle / linéaire de côte initiale.

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Photos

Afin de visualiser l'évolution du littoral au niveau des zones où des ouvrages ont été gagnés sur la mer, une banque de données iconographiques a été créée.

1628 photographies sont disponibles sur ce site et l'incrémentation de cette banque est continuelle. Les photographies peuvent être récentes ou anciennes (les vues d'un littoral avant son aménagement sont recherchées). Les photographies peuvent être prise en avion ou au niveau du littoral (en mer ou sur terre).

Les images disponibles sont de faible résolution. Les auteurs sont cités et peuvent éventuellement être contactés par mail (liste des auteurs). Des documents nouveaux sont bienvenus : contactez nous pour les mettre en ligne ! (objectifs, procédure, conditions)

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Cartographie

Accès cartographique de la base de données permettant de visualiser les contours de l’ensemble des ouvrages gagnés sur la mer et tous les tracés des limites bathymétriques et administratives.

Aménagements

Accès aux caractéristiques, descriptif, année de construction, illustrations et localisation de chaque aménagement gagné sur la mer > à 100 m².

évolution

Accès à la base de données historique : la construction de chaque ouvrage ou partie d’ouvrage a été datée. Elle permet de visualiser sur 487 histogrammes proposés l'évolution dans le temps des constructions sur la mer et ses impacts par découpage administratif (pays, région, département ou masse d’eau DCE).

Nous proposons aussi de visualiser l’évolution des indicateurs par pas de temps.

Le bilan

Pour l’ensemble des côtes françaises de la Méditerranée (hors Monaco et étang de Berre) (voir les « détail » pour des particularités remarquables régionales ou plus locales).

MEDAM Inventaire :

Linéaire du littoral initial : 2 062 km (> voir détail)

Surface des petits fonds avant tout aménagement sur la mer (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 80 723 ha soit 807 km²
Entre -10 m et -20 m : 88 046 ha soit 880 km²
Entre 0 et -20 m : 168 769 ha soit 1 688 km²
Entre -20 et -50 m : 330 030 ha soit 3 300 km²

Nombre d'aménagements (>100 m²) gagnés sur la mer : 1 050 (> voir détail)

Linéaire artificialisé par ces aménagements : 223,02 km (> voir détail)

Surface gagnée sur la mer par ces aménagements (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 4 226,13 ha
Entre -10 m et -20 m : 903,70 ha
Entre 0 et -20 m : 5 129,83 ha

MEDAM Impacts :

Taux d’artificialisation du trait de côte : 12,27 % (> voir détail)

Taux de destruction irréversible des petits fonds par les aménagements gagnés sur la mer (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 5,24 %
Entre -10 m et -20 m : 1,03 %
Entre 0 et -20 m : 3,04 %

Evolution :

Fait marquant, ralentissement très net des aménagements construits sur la mer à partir de 1985  (> voir détail).