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Taux d’artificialisation du littoral

C’est le pourcentage du littoral devenu artificiel car couvert par un aménagement gagné sur la mer ou une digue de protection des côtes construite au niveau de l’eau.

Si le taux d’artificialisation de l’ensemble des côtes françaises de la Méditerranée est de 12,27 % de grandes différences se constatent selon les régions :

- Pour le littoral de Languedoc-Roussillon, il est de 17,06 %,
- pour le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (sans Monaco et sans l’étang de Berre), il est de 21,98 %,
- pour le littoral de la région Corse, il est de 2,68 %.

On constate aussi au sein des régions ou départements des différences très marquées :

- pour le littoral du département du Gard, il est de 17,25 %,
- pour le littoral du département des Alpes-Maritimes, il est de 35,35 %,
- pour le littoral du département des Bouches-du-Rhône (sans l’étang de Berre), il est de 0,00 %,
- pour le littoral de la Principauté de Monaco, il est de 88,96 %,
- pour le littoral de l’étang de Berre, il est de 42,02 %,
- pour le littoral de la Corse du Sud, il est de 2,47 %.

En dehors de l’aspect esthétique, l’artificialisation des côtes représente un impact pour la répartition qualitative et quantitative des espèces qui ne vivent qu’au niveau de la mer. Les écosystèmes situés au niveau de la mer (partie superficielle de l’étage infralittoral et de l’étage médiolittoral) sont constitués d’ensemble d’espèces ayant :

- une grande tolérance pour les variations de température (par période d’anticyclone les espèces sont exondées et supportent ainsi durant l’année les écarts de température terrestres (-5 °C au plus froid de l’hiver à +40 °C au soleil) avec des changements brusques lorsqu’elles sont sous l’eau – où la température varie de 12,5 °C à 27,5 °C)
- une grande tolérance aux variations de salinité (par période d’anticyclone les espèces sont exondées et supportent ainsi des écarts de salinité considérables : de 0 (lorsqu’il pleut) à +50 ‰ lorsque les espèces sont exondées et que l’eau de mer qui les imbibe s’évapore.

Cette ensemble d’espèces très adaptées pour vivre dans cette ceinture étroite du littoral ne se retrouve pas ailleurs (sous l’eau les espèces ne sont pas du tout tolérantes à des écarts de salinité ou de température). Ainsi leur habitat est extrêmement restreint à une frise de 0,5 m à 3 m de largeur qui suit le trait de côte.

Parmi ces espèces se développant sur cet espace exigu, on trouve des grandes algues brunes (Stramenopiles du genre Cystoseira) et des algues rouges calcaires constituant au fil du temps des concrétions (Rhodophytes des genres Lithophyllum et Titanoderma). Les espèces de ces genres qui constituent la principale biomasse au niveau de la mer (et servent ainsi de support ou d’abri pour les autres espèces animales ou végétales adaptées à ce milieu) recolonisent très mal les substrats artificiels (béton, roches...) L’inventaire de la répartition des Cystoseires devant les côtes françaises de la Méditerranée montre que moins de 0,5 % du trait de côte artificiel a été recolonisé par les espèces de ce genre (Thibaut et al., 2008,2009,2010 et 2011).

L’artificialisation du littoral engendre ainsi une baisse locale de la biodiversité (quantitative et qualitative) à très long terme.

trottoir lithophyllum sur roches naturelles

Trottoir de concrétions formées par l’algue rouge (Rhodophyte) Lithophyllum tortuosum sur des roches naturelles. (Photo : A. Meinesz)

 

ceinture cystoseira sur roche naturelle

Ceinture de l’algue brune (Straménopiles) Cystoseira stricta var amentacea sur roche naturelle. (Photo : A. Meinesz)

 

exemple littoral articicialise film cyanobacteries

Exemple de littoral artificialisé avec de visible sur les roches au niveau de la mer qu'un film de Cyanobactéries brunes (Photo : A. Meinesz)

 

Photos

Afin de visualiser l'évolution du littoral au niveau des zones où des ouvrages ont été gagnés sur la mer, une banque de données iconographiques a été créée.

1628 photographies sont disponibles sur ce site et l'incrémentation de cette banque est continuelle. Les photographies peuvent être récentes ou anciennes (les vues d'un littoral avant son aménagement sont recherchées). Les photographies peuvent être prise en avion ou au niveau du littoral (en mer ou sur terre).

Les images disponibles sont de faible résolution. Les auteurs sont cités et peuvent éventuellement être contactés par mail (liste des auteurs). Des documents nouveaux sont bienvenus : contactez nous pour les mettre en ligne ! (objectifs, procédure, conditions)

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Cartographie

Accès cartographique de la base de données permettant de visualiser les contours de l’ensemble des ouvrages gagnés sur la mer et tous les tracés des limites bathymétriques et administratives.

Aménagements

Accès aux caractéristiques, descriptif, année de construction, illustrations et localisation de chaque aménagement gagné sur la mer > à 100 m².

évolution

Accès à la base de données historique : la construction de chaque ouvrage ou partie d’ouvrage a été datée. Elle permet de visualiser sur 487 histogrammes proposés l'évolution dans le temps des constructions sur la mer et ses impacts par découpage administratif (pays, région, département ou masse d’eau DCE).

Nous proposons aussi de visualiser l’évolution des indicateurs par pas de temps.

Le bilan

Pour l’ensemble des côtes françaises de la Méditerranée (hors Monaco et étang de Berre) (voir les « détail » pour des particularités remarquables régionales ou plus locales).

MEDAM Inventaire :

Linéaire du littoral initial : 2 062 km (> voir détail)

Surface des petits fonds avant tout aménagement sur la mer (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 80 723 ha soit 807 km²
Entre -10 m et -20 m : 88 046 ha soit 880 km²
Entre 0 et -20 m : 168 769 ha soit 1 688 km²
Entre -20 et -50 m : 330 030 ha soit 3 300 km²

Nombre d'aménagements (>100 m²) gagnés sur la mer : 1 050 (> voir détail)

Linéaire artificialisé par ces aménagements : 223,02 km (> voir détail)

Surface gagnée sur la mer par ces aménagements (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 4 226,13 ha
Entre -10 m et -20 m : 903,70 ha
Entre 0 et -20 m : 5 129,83 ha

MEDAM Impacts :

Taux d’artificialisation du trait de côte : 12,27 % (> voir détail)

Taux de destruction irréversible des petits fonds par les aménagements gagnés sur la mer (> voir détail) :

Entre 0 et -10 m : 5,24 %
Entre -10 m et -20 m : 1,03 %
Entre 0 et -20 m : 3,04 %

Evolution :

Fait marquant, ralentissement très net des aménagements construits sur la mer à partir de 1985  (> voir détail).